Mathilde Albouy, Chadine Amghar, Sirine Ammar, Nina Azoulay,

Éléonore Geissler, Tommy Lecot, Hao Shuo

Vous avez laissé le FLAT sur le feu

a mano studio

28.11.22 — 15.01.22

 

‘Vous avez laissé le FLAT sur le feu’ s’écrit et se prononce en toute lettre, sans erreur de langage, telle une expression ou un jeu de mots lancé au coin de la table. Dans le prolongement de la programmation de la galerie dédiée aux relations entre art et quotidien, arts appliqués et art contemporain, a mano studio invite Sirine Ammar et Éléonore Geissler à concevoir l’exposition. Après une première exposition à Paris, intitulée FLAT en septembre dernier, qui invitait 9 artistes à réfléchir les usages et les représentations des pièces qui composent un appartement, le duo imagine une suite à Biarritz.

Selon Emmanuele Coccia dans « la philosophie de la maison », l’espace domestique se définit par la force des relations qui nous unissent avec les choses, les personnes, les animaux, les plantes plus qu’avec l’espace lui-même. En attribuant une pièce de la maison à 7 artistes, l’intérieur perd ici ses repères. Grenier, chambre, salon, salle d’eau, deviennent de nouveaux lieux pour penser autrement.  

En explorant des sujets inhérents à l’histoire de l’art, tel que le ready made, Chadine Amghar imagine un mur d’éponges de cuisine empilées. Pour éclairer le grenier, l’œuvre de Tommy Lecot prend appuie sur les écrits de Jacques Rancière qui explique que le réel avance toujours masqué.  

À l’inverse, Mathilde Albouy, Eleonore Geissler, Hao Shuo questionnent l’image de la femme, avec transgression et énigme. Attachée à la fiction spéculative comme moyen de construction de nouveaux mondes à partir du récit, Mathilde Albouy revisite la figure de Méduse pour le boudoir. Chez Hao Shuo c’est la figure de Sainte Agathe portraiturée qui introduit la notion de corps et d’image sacrée pour citer la bibliothèque, tandis qu’Eleonore Geissler propose une relecture de l’histoire à travers le Fanstasme de Cléopatre pour la salle de bainEntre réflexion et projection sur lait d’ânesse, Jules César est piégé dans un rêve humide.

À travers d’autres recherches formelles, Sirine Ammar et Nina Azoulay luttent contre l’ennui. Du salon à la chambre, elles jouent avec les formes et les images. Avec ses Poèmes en volume, Nina Azoulay construit des parties de jeux mentaux qui combinent béton et jetons. Tandis que Sirine Ammar imagine un décor de lit où s’entremêle images collées et imprimées sur oreillers. 

Anne Laure Lestage